lundi 18 juin 2007

Une journée singulière


La matinée s’annonçait chaude, le soleil allait être de plomb, et moi, je n’avais en tête que le désir de partir loin, loin de tout vacarme, de toute agitation, faire partie du calme d’un paysage en étant l’unique personnage vu de dos, assis sur le bord d’un rocher.

Il faut m’habiller vite, me soustraire à la naissance de cette journée, partir plus vite que les rayons du soleil, tant qu’ils s’annoncent encore timides et doux, partir avant de se prendre dans les filets de l‘obligation, de l’ennui, du devoir carré et toujours bien accompli.

Il me faut fuir aujourd’hui, avant le passage du temps lui-même,avant que je ne devienne vieille et que je ne perde ma jeunesse dans le flots incessant des journées où il fait bon vivre mais que nous passons à l’ écart de la vie elle-même dans la barque de l oubli de nous même !

Il me faut fuir vite, surtout avant que je ne sois prise dans le piège de la raison, et dans les flots des pensées_- prisons à ne plus en finir.

J’ouvre ma fenêtre pour faire entrer un peu de lumière, et je fourre dans mon sac difforme la bouche béante, mon porte feuille, quelques affaires pour la route, mes papiers, et dans un geste brusque je resserre le tout sans vérifier s’il me manque quelque chose encore, presque pour me défaire de ce sens aigu de la responsabilité et de la vérification, rejetant tout lien avec les gestes raisonnables, ces rituels quotidiens avant de sortir,
Parce que cette journée est pour moi, et pour moi seule, elle ne se doit nullement d’être raisonnable, prévisible.
Une journée rien que pour moi, parce que aujourd’hui je vis, et que je suis là, jeune, autonome, active.
Aujourd’hui et non demain, je ressens ce besoin d immortaliser une journée et une seule en la vivant comme je l’entend sans contrainte aucune.
Je ne sais où je vais aller, mais une chose est certaine, je vais à la rencontre de la providence.
Sur le chemin je retrouverai peut être ce que j’ai perdu et que je ne cherche plus : ma sérénité et quelques notes d’évidence.
L’évidence que la vie est devant moi, qu’elle est belle, mais que je ne m’en rends pas souvent compte !
Aujourd’hui est une journée singulière puisque je serai à milles lieues des tourbillons de la vie moderne où on est presque toujours contraint à s’oublier soi-même !




1 commentaire:

Devoted Thinker a dit…

Tu es un vrai poète le Free Phoenix. On pourrai difficilement decrire mieux le plaisir de se rencontrer avec soi même pendant des instant de repis.
T'es toujours égale à toi même.